Inspiré par Ma Vie Zéro Déchet), que nous avons projeté dans notre bar de quartier, le Mama Kin, on a décidé de tester la vie zéro déchets. On est deux – Alexis, un éco-guerrier anglo-écossais (puisque le mot britannique est un peu démodé!) et Blanche, une institutrice française. Nous n’avons pas d’enfants ! Je le précise car c’est une des choses qui a donné pas mal de fil à retordre pour Donatien Lemaitre (Ma Vie Zéro Déchet) et son précédent american, Colin Beavan (No Impact Man. Et nous n’avons pas d’animal de compagnie non plus.

C’est sur, c’est plus facile pour limiter les déchets. Ça fait 12 ans qu’Alexis, en tant que éco-guerrier, teste les limites de ce qui est possible en « zero impact ». Donc on a commencé avec un avantage sur le citoyen lambda sans doute. Mais bon. Ce que nous avons fait reste possible à réaliser pour tout le monde. Et quand on aura des enfants, un chien, un chat et un cochon, on trouvera d’autres solutions !

On a décidé de peser nos déchets et d’en tenir les comptes chaque semaine. On a décidé de les pondérer différemment en fonction de leur impact sur l’environnement. Tout ce qui ne peut pas être recyclé ou réutilisé sera comptabilisé à 100%. Les recyclables à 50% à cause de l’énergie utilisée pour les transformer en choses utiles. Les déchets alimentaires et les dons (à Emmaüs, à des amis…) compteront pour zéro. Le dimanche matin, quand vous êtes tous au lit ou en train de prendre votre petit déjeuner avec vos enfants, nous on pèse nos déchets !

En vrac

On a beaucoup de stratégies pour minimiser nos déchets. On achète en vrac le plus possible. (On était content d’apprendre cette semaine qu’il existe dans le 17ème et le 15eme un magasin qui vend plus en vrac que notre Biocoop et notre Bio C’est Bon. On a toujours des sacs réutilisables avec nous : pour le pain, pour les croissants, pour les pommes de terre, pour tout. On ne met jamais nos fruits et nos légumes dans un sac en plastique. On n’achète peu des choses avec de l’emballage non-recyclable. Même le café et le vin, on a trouvé comment l’acheter en vrac !

Notre record pour une semaine: 20g de déchets. Mais désormais le problème est double :

1) Il y a des choses qu’on ne peut pas recycler ou réutiliser (par exemple…les coton-tiges, ) et donc la seule solution est d’arrêter de les consommer, ce qui est un peu drastique;

2) un événement comme un apéro ou l’achat de quelque chose pour la maison fait monter notre niveau de déchets de la semaine dans la stratosphère.

Recyclables

On recycle beaucoup moins à Paris qu’à Londres. Chez Alexis à Camden dans le nord de Londres, il y avait des collectes de déchets alimentaires et de toutes sortes de plastique. Ça va venir à Paris – il y a des essais dans le 3ème et le 11ème. Mais bon, le recyclage, ce n’est vraiment pas la solution. C’est souvent des déchets sous un autre nom. Chez nous on a énormément minimisé nos déchets (bouteilles, PQ,emballages…) mais on crée toujours beaucoup de déchets recyclables qui nécessitent aussi de l’énergie pour être transformé en produits utiles. Plus on suit « notre vie zéro déchet » et plus on se rend compte que notre problème principal ce sont les soi-disant recyclables.

Réutilisables

On a une règle chez nous : si l’on n’utilise pas quelque chose au moins une fois par an, on la donne. Donc chaque semaine il y a quelque chose à donner à Emmaüs. On nous a même proposé d’être patrons de notre Emmaüs local !

Déchets alimentaires

Nous avons un lombricomposteur qui produit de l’engrais naturel. On y met presque toutes nos épluchures, notre mare de café, nos sachets de thé etc… Mais les vers n’aimant ni les agrumes ni les choses acides (comme les épluchures d’oignons ou d’ail), on va régulièrement au Bois de Boulogne. On creuse un trou et on enterre tous les déchets alimentaires dont le lombri-composteur ne veut pas. Au passage, on nettoie quelques capotes et seringues qui traînent dans le coin!

L’engrais produit nous sert pour le mini-potager que nous avons commencé sur le balcon.

Un mot sur les coquilles

On est végétariens chez nous pour des raisons de santé, d’environnement et de droits des animaux, mais pas végétaliens – on ne mange pas de viande ou de poisson mais on mange des œufs, du fromage, du lait et surtout du beurre salé ! On mange également les mollusques bivalves (huîtres, moules, St Jacques, palourdes) qui n’ont pas de système nerveux central. Et les coquilles ? On les jette dans la Seine pour qu’elle reparte à la mer.