Une des raisons pour laquelle La Grande Raisandière a gagné nos faveurs est que ce n’est pas loin de la gare de La Ferté Bernard en vélo. Le trajet du 19ème à Paris (où nous habitons) à la ferme est de trois heures porte à porte en train et vélo.

Parfois, nous louons une Renault Zoe, qui a une autonomie de plus de 300 km. Cela ne coûte que 71 € pour une location du vendredi 14h au lundi midi. Le voyage en Zoe est de deux heures, en supposant que nous n’épuisons pas la batterie en conduisant trop vite ou en utilisant la climatisation !

Renault Zoe front and back

Notre première arrivée à la ferme était une scène de Feydeau. Lorsque nous avons essayé d’ouvrir le portail, nous avons découvert que nous n’avions pas la clé ! Nous avons fini par passer par dessus, nos bagages en main, pour faire des allers-retours de 250m jusqu’à la maison. On pouvait presque entendre nos nouveaux voisins, Louis et Madeleine Bonhomme, se parler :  « Ah, les Parisiens/Inglish sont arrivés ! »

Pourtant, quand Alexis a frappé à leur porte quelques jours plus tard, l’accueil était chaleureux. Ils semblent être ravis de nous avoir comme voisins. Rebel, leur berger allemand, est particulièrement heureuse car elle passe la plupart de son temps dans une grande cage, mais quand Alexis arrive, elle en sort et reçoit des chatouilles en abondance.

Louis a proposer de nous aider à acheter un tracteur-tondeuse, notre première concession au monde de l’énergie fossile, afin de garder une sorte de contrôle sur les terres que nous ne sommes pas encore prêts à utiliser. (Nous sommes peut-être cinq ans trop tôt pour un tracteur-tondeuse électrique abordable.) Nous avons passé une matinée très loufoque à visiter des magasins de machines agricoles. Nous avons commencé par comparer la beauté relative des tracteurs-tondeuses rouges et jaunes, puis nous sommes rapidement devenu experts en taille de lames, en puissance de moteur et en accessoires pour le « mulching » (le paillage).

Nous avons fini par choisir le jaune à 2 000 € !

Louis était extatique. « Il y a tellement de travail à accomplir dans votre ferme », a-t-il dit sans cesse, ignorant clairement que dans notre courageux nouveau monde de permaculture, le travail était une chose du passé paysan. (Blague !) Quelques jours plus tard, il a été choqué d’entendre qu’Alexis avait acheté une fabuleuse nouvelle faux autrichienne (pour couper l’herbe lorsque nous ne sommes pas pressés par le temps) et il est devenu clair que nous étions destinés à avoir une vision très différente de comment gérer la terre.

Les différences ont été frappantes lors d’une visite du potager de Louis. Par endroit, c’est comme de la poussière. Sinon, il y a des rangées de légumes annuels. En permaculture, il est essentiel de couvrir la terre par tous les temps et les plantes annuelles demande beaucoup plus d’effort que les plantes vivaces. Mais ce n’est pas le monde de Louis !

Nous vision des animaux est tout aussi différente. Alexis est végétalien, Blanche est végétarienne et nous sommes tous deux bouleversés par les animaux en cage. Louis aime aussi les animaux, mais ils sont chez lui parce qu’ils ont une utilité. Soit pour les œufs (ses poules et ses oies), soit parce qu’il aime les entendre chanter (ses paons, pigeons et autres oiseaux en cage), soit pour la garde (comme Rebelle, son chien).

Our neighbour, Louis Bonhomme, and his dog, Rebelle

Notre voisin, Louis Bonhomme, et sa chienne, Rebelle

Il sera fascinant dans les prochains mois et années de regarder nos progrès et la réaction de Louis. Mais nous ne sommes pas à des extrêmes complètement opposés. Il est clair que l’homme a fait d’énormes erreurs avec la nature : il regrette la perte d’arbres et de haies matures dans la région, supprimés par les agriculteurs qui cherchaient à agrandir leurs champs ; et il sait que la terre a été gravement endommagée par les engrais chimiques, les herbicides et les pesticides.

Quoi qu’il en soit, le principal est que lui et Madeleine, et leurs quatre enfants et 20 petits-enfants (qui semblent rentrer chez eux pour utiliser la machine à laver !) sont amicaux et serviables. Si un paquet arrive et que nous ne sommes pas là, ils le réceptionneront. Si nous avons une question, ils connaissent la réponse ou connaissent quelqu’un qui connaît la réponse.

No more watering - ever!

Alexis au travail sur le paysage comestible

Nous nous sommes donné cinq ans pour créer un paysage comestible sur nos 15 acres. Mais en attendant, beaucoup de terres resteront un champ de foin. Laurent, un fermier du coin dont la famille possédait autrefois La Grande Raisandière, coupe notre herbe régulièrement pour avoir du foin pour ses vaches. En échange, il nous donne du bois pour notre insert, ce qui semble être une bonne affaire car nous n’avons certainement pas assez d’arbres sur notre terre pour pouvoir nourrir un feu tout l’hiver. Et perdre les arbres existants, n’est évidemment pas notre but.

« Le champ sera bien meilleur lorsqu’il sera coupé », a déclaré Laurent, le jour où il s’est approché pour tondre. « Oh, et moi j’aime les orties », a répondu Alexis, « je les utilise pour faire de la soupe et du pesto, et elles sont très utiles contre le rhume des foins ». Le lendemain, Alexis est allé admirer les compétences de tonte de Laurent et s’est émerveiller de la taille de son tracteur, lorsqu’il remarqua une très grande zone d’orties qui n’avait pas été tondue. « Pourquoi ne les avez-vous pas abattus », a demandé Alexis. « Je pensais que vous les voudriez pour votre soupe », a déclaré Laurent !

Clearing the nettles Laurent left behind

L’élimination des orties que Laurent avait laissées pour la soupe